Thomas HOLLANDE à Dijon. Bien Public le 12 novembre 2006

IL LANCAIT LA « SÉGOSPHÈRE » HIER A DIJON
Thomas Hollande : Un soutien royal

Fraîchement encarté, du haut de ses 21 ans, Thomas Hollande, fils de François et de Ségolène, a entrepris de relayer la campagne de sa mère auprès de sa tranche d'âge : hier, à Dijon, il a lancé la « Ségosphère ».

Démocratie participative, démocratie participative, démocratie participative. C'est plus qu'une idée, dans le camp ségoliste, c'est un credo, et un slogan, martelé dans la droite ligne des propositions - jurys populaires, citoyens auditeurs au conseil des ministres etc. - qu'a pu formuler récemment la favorite des sondages.
Corollaire indispensable, à notre époque, de toute velléité de communication, il fallait donc un site Internet. Certes il y avait déjà Désirs d'Avenir, le site et blog officiel de la candidate à l'investiture du PS. Aujourd'hui il y a en plus « la Ségosphère ». Un site Internet, mais pas seulement. « On se rend compte qu'il n'y a pas d'espace où les jeunes puissent débattre et faire des propositions. Nous leur offrons un cadre pour cela, sur le site, mais aussi dans les comités locaux que nous appelons à créer », a déclaré hier à Dijon (*) l'initiateur du projet, Thomas Hollande, 21 ans, de père premier secrétaire et de mère candidate au PS.

L'esprit de la révolte

Il explique : « La Ségosphère est un mouvement qui rassemble tous les jeunes qui veulent que la jeunesse soit considérée autrement, et notamment tous ceux qui ne croient plus en la politique ». Ceux aussi, « qui ont en eux la révolte ».

L'expression revient souvent, dans la bouche du jeune Hollande qui se considère, apparemment, lui aussi comme un révolté. Malgré une apparence plutôt classique et un air assez paisible. « Nous avons tous une forme de révolte face au monde tel qu'il est, et c'est ce qui nous fédère », lance-t-il en évoquant les foules du 21 avril 2002 ou de l'anti-CPE, « la volonté d'un monde où la société soit plus juste, plus équitable et plus durable ».

Durable, car les jeunes aujourd'hui ont la conscience de leur environnement, et des idées de co développement. Cela sera donc parmi les six thèmes portés au débat sur le site de la Ségosphère, dans les quatre mois à venir. Après ceux de l'école, de l'entrée dans la vie active, de la mixité et de la violence. « Sur tous ces thèmes nous estimons que la jeunesse apporte dans le débat une vraie valeur ajoutée, parce qu'elle les vit », ajoute le tout récent militant du PS.

« Les idées pas le ''people'' »

Le site internet ? Bien ficelé, avec une multitude d'entrées, et de celles dont sont friands les jeunes - vidéos, commentaires, billets, photos, espace créations des internautes, etc. « Mouvement des jeunes qui soutiennent cette candidate et s'engagent pour elle », est-il inscrit en exergue.

Mais attention : la Ségosphère « n'est pas un fan-club », avertit celui qui est devenu le premier des supporters de sa mère. Et bien embarrassé de ce lien du sang. « Je veux qu'on parle des idées, et pas de cet aspect ''people'' ; que je sois son fils est indifférent. » Pas question, donc, d'en savoir un peu plus sur lui : « Les idées seules, et avant tout. »

«Se confronter aux citoyens »

« L'intérêt en revanche, c'est que je puisse jouer le rôle de canal de transmission entre Ségolène et les ''locales'', où auront lieu les débats participatifs », souligne-t-il. « Les propositions concrètes en effet, seront transmises à Ségolène », précise son fils. Ségolène n'aura pas vocation à répondre - « ce sera bien notre espace à nous » -, mais elle prendra bonne note des conseils des jeunes, tout au long de cette campagne, que d'aucuns souhaitent ardemment la voir incarner pour le Parti socialiste.
« Voyez-vous le rôle du politique est en train de changer radicalement. La Ségosphère va assumer ce rôle de confrontation du projet socialiste aux idées de tous les citoyens. »

Avec cette volonté que « les citoyens soient actifs, interviennent avant, et pas seulement pour manifester. » La campagne sera participative, ou ne sera pas.

Joséphine BATAILLE

(*) Le lancement de la Ségosphère s'est déroulé à Dijon aux côtés des responsables des fédérations MJS 21 et 25 (Doubs), Marie Lombard et Sandrine Vuillaume, sur l'invitation de Jean-Baptiste Hermann, coordinateur national du courant Justice (MJS), et en présence de François Rebsamen, maire de Dijon et soutien de Ségolène Royal. (www.segosphere.net)